Un article tout droit inspiré de mon papa, qui m’a accueillie au retour des vacances avec un exemplaire du Figaro magazine titrant “Où sont passés les hommes ?”. “Tiens, ma chérie, j’ai pensé que ça pourrait t’intéresser”… Oui, merci Papa. Du côté maternel (merci maman !), j’ai eu un frigo rempli de fruits et légumes. Allez comprendre…

Prêt..? Feu !

En 1977, Patrick Juvet chantait “où sont les femmes ?”, critique de la femme moderne qui adopte les codes masculins tels que le blouson de cuir noir et le cigare. En 2013, la question a changé de sexe et ce sont les hommes qui semblent avoir mué. Métrosexuels, puis übersexuels, les mâles d’aujourd’hui semblent avoir oublié le modèle du macho italien qui faisait tomber ces dames. A grands coups de chiennes de garde et autres féministes extrêmistes probablement en grande fâcherie avec le sexe dit fort, l’inversion des rôles a créé un joli bordel que psys et “grands penseurs” ne cessent d’analyser. La faute des femmes ? Pas si sûr…

Reprenons : les femmes cherchent le prince charmant et ne se satisfont pas des hommes d’aujourd’hui. Les hommes, eux, chipent les magazines féminins pour tenter de comprendre ce que c’est qu’être un mec bien et comment concilier séduction, galanterie et indépendance féminine. Vaste sujet que voilà et lesdits magazines ne font rien pour aider. Ne parlons pas des magazines de société qui nous balancent des théories fumeuses sur le fait que les hommes n’en sont plus parce qu’ils ont désormais le droit de se marier entre eux. Bientôt, on nous expliquera que les hommes se sentent menacés parce qu’on leur a appris à repasser leurs chemises tout seul… L’indépendance vaut pour tous…

Un prince moderne

Après des décennies de “combat pour l’égalité”, un certain transfert s’est opéré : l’égalité salariale est mise de côté, mais on partage l’addition ; le mâle veut bien défendre son territoire et sa dulcinée, mais il a fait vœu de non violence et préfère s’écraser gentiment plutôt que de montrer les crocs ; le prince charmant continue à être présenté comme un blondinet ascendant lavette, mais les femmes rêvent de celui qui les plaquera contre un mur, les attrapera par les cheveux et leur donnera une fessée au passage. Car, si les femmes ont toutes été élevées aux contes de fées, les hommes semblent oublier que le prince charmant est avant tout le mec qui arrive pour les sauver en les embarquant sur son cheval blanc (perso, je le préfèrerais noir, le cheval, mais on ne peut pas tout avoir dans la vie, faut se faire une raison), combat les dragons et les invite au restaurant (les femmes, pas les dragons, et que celles qui ont répondu dans un sondage qu’elles étaient pour le partage de l’addition arrêtent l’hypocrisie : on sait bien que c’est à ça qu’on juge un homme dès le premier rendez-vous – ce qui ne nous empêche pas de vouloir inviter notre homme de temps en temps).

Alors oui, nos hommes on les attend moins hommes des cavernes et plus Shrek. Oui, vous avez bien lu : Shrek ! Pas le Prince de Lu à la coupe parfaite, mais un mec qui n’a pas peur de son sexe (dans le sens “genre”, hein, pas la petite – ou grande – bébête avec laquelle il aime jouer dans son lit le soir), avec quelques poils au torse mais qui arbore une coupe d’été en bas (faut pas déconner : l’égalité passe aussi par là, sinon on revient nous aussi à la mode 70s), qui prend les choses en main mais sait demander de l’aide quand il ne gère pas, qui cogne les méchants (quand c’est nécessaire) mais jamais sa copine (même s’il pense que c’est nécessaire)…

Machos rule

On pourra dire ce qu’on veut, mais la “femme moderne” est comme la “femme d’hier” : au final, elle aime les machos. C’est juste que des années de féminisme exacerbé ont diabolisé le terme et qu’elle n’ose même plus avouer qu’elle préfère un homme à un übersexuel (ce qui n’empêchera pas Monsieur de se laver tous les jours et de sentir bon plus souvent qu’à l’occasion, merci). De leur côté, les petites chéris ne savent plus trop sur quel pied danser. Ils ont appris ce qu’on sait faire de façon innée : minauder. Ils hésitent, se font désirer, attendent, font un pas en avant, trois en arrière et ne savent même plus ce que c’est que de conquérir une femme. Pour expliquer leur manque de confiance en eux, toutes les excuses sont bonnes, de l’attitude de gentleman (les mecs, ça c’est une fois que vous avez emballé !) au “respect de la femme” – entendez par là : si elle n’affiche pas un néon énorme avec “je te veux” dessus, ils n’y vont pas. Ouch ! Au temps pour Don Juan qui doit se retourner dans sa tombe.

Ce n’est pourtant pas comme si on ne leur donnait pas les clés de la réussite : plus ça va, plus les scénaristes sont des femmes. Des femmes qui transposent à l’écran les aspirations de leurs congénères. Mais voilà : au lieu de s’inspirer des comédies romantiques imposées par leurs copines, les mecs continuent à se perdre dans leurs réflexions infinies. Et laissent les femmes se demander où sont passés les hommes, les vrais, ceux qui agissent au lieu de penser

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